Les dix-sept chameaux

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(Différences entre les versions)
 
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Le Médiateur proposa alors son aide moyennant une rémunération que chacun des frères paya sur ses propres deniers. A l’étonnement des trois frères, il leur prêta alors son propre chameau portant à dix-huit le nombre de têtes du cheptel. Ainsi fait, l’aîné put recevoir neuf chameaux, le cadet six, le benjamin deux.
Le Médiateur proposa alors son aide moyennant une rémunération que chacun des frères paya sur ses propres deniers. A l’étonnement des trois frères, il leur prêta alors son propre chameau portant à dix-huit le nombre de têtes du cheptel. Ainsi fait, l’aîné put recevoir neuf chameaux, le cadet six, le benjamin deux.
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Le médiateur reprit alors son chameau et l’oasis retrouva sa tranquillité.
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Le Médiateur reprit alors son chameau et l’oasis retrouva sa tranquillité.
Cette fable nous indique que toute Médiation mérite salaire et que même les cas les plus difficiles trouvent leur solution à condition de savoir compter et… conter.
Cette fable nous indique que toute Médiation mérite salaire et que même les cas les plus difficiles trouvent leur solution à condition de savoir compter et… conter.

Version actuelle en date du 25 mai 2012 à 08:17

Jean-Louis Lefebvre vient ici témoigner, avec un conte de Nasr Eddin Hodja qu'il a librement adapté, que le médiateur se doit d'avoir des ressources créatives...

Les chameaux en fraction

Il y a maintenant longtemps, un Médiateur se déplaçait à dos de chameau dans le désert. Il arriva à proximité d’une oasis d’où s’élevaient les cris d’une violente dispute. Il décida de s’y arrêter, peut-être pourrait-il mettre un terme au vacarme et en tirer quelque gain, car il n’oubliait jamais que la Médiation était la source de ses revenus. Il comprit vite que le conflit tournait autour d’un héritage et que trois frères se disputaient le partage d’un troupeau de chameaux.

En ce temps là, la richesse d’un homme se mesurait au nombre de ses chameaux.

Le vieil homme qui venait de mourir en possédait dix-sept et ses dispositions testamentaires stipulaient que l’aîné hériterait de la moitié du troupeau, le cadet d’un tiers et le benjamin d’un neuvième. Malheureusement, dix-sept n’est pas divisible par deux, pas plus que par trois ou neuf. Chacun s’engagea dans la surenchère : il parut naturel à l’aîné qu’il en possédât plus, ce à quoi ses frères lui opposèrent que sa part était déjà importante et que la leur devait être plus conséquente.

Le paroxysme fut atteint lorsqu’ils songèrent à tuer les animaux pour en partager la viande mais depuis des temps immémoriaux on n’avait jamais vu une telle pratique et il leur fut impossible d’agir ainsi au regard des traditions. La fureur était à son comble et les cimeterres furent bientôt sortis de leur étui.

Le Médiateur proposa alors son aide moyennant une rémunération que chacun des frères paya sur ses propres deniers. A l’étonnement des trois frères, il leur prêta alors son propre chameau portant à dix-huit le nombre de têtes du cheptel. Ainsi fait, l’aîné put recevoir neuf chameaux, le cadet six, le benjamin deux.

Le Médiateur reprit alors son chameau et l’oasis retrouva sa tranquillité.

Cette fable nous indique que toute Médiation mérite salaire et que même les cas les plus difficiles trouvent leur solution à condition de savoir compter et… conter.

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